Jeunes agriculteurs Loire organise annuellement la Finale départementale de labour, qui s'inscrit dans la dynamique du réseau national. Elle constitue une étape entre les qualifications cantonales et les épreuves régionales puis nationales. L'organisation est confiée chaque année à un canton différent. Pour l'édition 2017, c'est celui de Perreux, aidé de celui de Roanne/Saint-Haon/La Pacaudière, qui en avait la responsabilité, sous la présidence d'Aurélien Duivon. Ce dernier, à l'heure des discours, en milieu de journée, n'a d'ailleurs pas manqué de souligner l'investissement de toute l'équipe des Jeunes agriculteurs du Roannais depuis plusieurs mois et de remercier les nombreux partenaires.
Outre l'épreuve de labour, les JA font de ce rendez-vous une fête de l'agriculture et saisissent l'occasion pour communiquer auprès du grand public. Sur la vaste parcelle appartenant à Charles Morin, sur la commune de Perreux, non loin de la 2x2 voies, avaient été installés plusieurs pôles : mini-ferme, produits du terroir, matériels agricoles, Organisations professionnelles agricoles, terrain de « foot-tondeuses », danses et musiques folkloriques, restauration et bien évidemment parcelles pour les épreuves de labour. Les visiteurs ont pu déambuler sur le site toute la journée, avec en prime un généreux soleil.

Favoriser les productions locales

Cette année, les organisateurs avaient souhaité mettre en avant les productions agricoles locales pour inciter les consommateurs, mais aussi les collectivités et la restauration hors domicile, à s'approvisionner localement. D'où leur slogan « Mangez local, c'est l'idéal ! ». Ainsi, à plusieurs endroits sur le site, étaient mis en avant des produits locaux. Les Jeunes agriculteurs ont montré l'exemple en proposant au menu du déjeuner un Croque'JA, burger aux saveurs 100% locales qui a contenté près de 700 convives. « Nous voulions prouver qu'il est possible de consommer local des produits de qualité à un prix convenable », assurait Aurélien Duivon.
Pour Rémi Jousserand, président de JA Loire, « sur fond de scandales sanitaires, notamment sur la filière œufs, il est déterminant d'expliquer nos pratiques, notre savoir-faire, mais aussi que manger local n'est pas banal. L'acte citoyen de « manger français », en premier lieu, mais aussi de consommer des produits tracés et avec une identification de l'origine fera revenir la résilience sur nos exploitations ».
« Des exploitations à l'image de nos campagnes, nombreuses, tenues par des hommes et des femmes qui restent maîtres de leurs décisions et qui vivent décemment de leur métier, voilà le modèle agricole défendu par JA et pour lequel nous sommes, et nous voulons rester, acteurs de l'installation », rappelait le président de JA Loire. C'est aussi pour cela que JA prend position sur divers dossiers. Il citait plusieurs problématiques récurrentes : populations de sangliers et autres nuisibles qui explosent, non versement d'aides, normes environnementales, cartographie des cours d'eau, stockage de l'eau. « Chaque fois que nous le pouvons, et avec la force d'un réseau jeune et dynamique, nous proposons des alternatives et au besoin travaillons à la construction de solutions ».

Redonner de la valeur à la production

« Les jeunes agriculteurs sont l'avenir de ce département et de ce pays », lançait Rémi Jousserand. « Les jeunes sont l'avenir de l'agriculture, et l'agriculture l'avenir de ce pays », poursuivait Gérard Gallot, président de la FDSEA, en prenant à son tour le micro, avant d'évoquer les Etats généraux de l'alimentation. « Ils doivent remettre de la lisibilité sur les prix agricoles. Il faut repartir de la base pour fixer les prix ». Raymond Vial, président de la Chambre d'agriculture de la Loire, confirmait : « De la valeur doit être redonnée aux producteurs, qui sont les premiers maillons de la chaine ». Il rappelait que « les principales productions du département, le lait et la viande, constituent la richesse de ce département, et de l'agroalimentaire ». Pour lui, les « les entreprises agro-alimentaires des filières longues doivent aussi être aidées pour avoir les moyens d'être compétitives ».
Parmi les sujets d'actualité a aussi été abordé le manque de pluviométrie. « La situation climatique, différente selon les secteurs, s'aggrave de jour en jour, assurait Gérard Gallot. Nous avons besoin d'une vraie politique de l'eau dans le département ». Raymond Vial a souligné le courage des ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture pour leur récente prise de position sur le stockage de l'eau. « L'eau permet aux producteurs d'être autonomes et de répondre aux attentes sociétales ».
Les responsables professionnels ont reçu le soutien des élus présents. Marcel Augier, élu à Roannais agglomération délégué à l'agriculture, a rappelé le soutien de la collectivité à l'agriculture avec notamment la Ferme des Millets (espace test pour de futurs agriculteurs), la PAEN Côte roannaise, le steak 100% charolais Roannais. Ce dernier « permet aux citadins de manger des produits de qualité et locaux ». A son tour, Daniel Fréchet, conseiller départemental, a lui aussi rappelé le soutien du Département à l'agriculture et a réaffirmé la nécessité de stocker l'eau. Sophie Rotkopf, conseillère régionale, est revenue sur « des promesses de campagnes qui se sont réalisées » : aides pour les bâtiments, restauration hors foyer, marque de territoire pour mettre en valeur les produits locaux... Fraichement élue, Nathalie Sarles est l'une des quinze députés participant aux Etats généraux de l'alimentation. « J'ai souhaité y prendre part parce que je représente une circonscription agricole. Les enjeux sont identifiés et je les partage. Nous aurons l'occasion de nous rencontrer et de travailler ensemble ». Contrairement aux années précédentes, aucun représentant des services de l'Etat n'avait fait le déplacement pour ce rendez-vous agricole organisé par JA Loire.

Lucie Grolleau Frécon

Résultats du concours de labour