Show open génisses : « Transmettre ce que j’ai reçu »
Son parcours de formation l’a conduit vers l’élevage laitier montbéliard et les concours. De fil en aiguille, il s’est engagé au sein de l’association Show open génisses, dont il est devenu le président la semaine dernière. Rencontre avec Tristan Charretier, déterminé à maintenir le dynamisme de ce collectif et la convivialité qui y règne.

La gentillesse et la bienveillance se lisent sur le visage de Tristan Charretier. Derrière une première impression de timidité se cache un jeune homme déterminé. Une assurance acquise lors de son parcours de formation, qui pourrait bien lui servir dans sa nouvelle responsabilité acceptée la semaine dernière : celle de président de l’association ligérienne Show open génisses. Elle organise tous les deux ou trois ans à Saint-Etienne la manifestation éponyme accueillant un concours de génisses laitières (morphologie et meneurs).
Pourquoi cet Auvergnat de naissance se retrouve-t-il à la tête de ce collectif ? Alors que ses parents sont installés à Clermont-Ferrand pour des raisons professionnelles, il a, enfant, passé la plupart de ses vacances dans les monts du Lyonnais, sur la ferme de son grand-père. Tous les membres de sa famille habitent à Chazelles-sur-Lyon ou à proximité, territoire auquel il est très attaché.
Ses premiers contacts avec l’agriculture remontent à l’âge d’1 an. « On m’a souvent dit que j’allais sur le tracteur avec mon grand-père et que je disais : “Papi tracteur”. » Les souvenirs de Tristan à la ferme remontent à ses 10 ans environ. « Je me revoie sur ses genoux, dans le tracteur, pour les foins. C’est gravé dans ma mémoire. L’amour des vaches est venu après. Mon grand-père avait des vaches allaitantes et des brebis. »
« J’ai toujours voulu être agriculteur »
Tristan a toujours dit qu’il voulait être agriculteur. En 2016, en classe de 3e, lorsqu’il faut trouver un lieu où faire un stage d’une semaine, il n’hésite pas longtemps : ce sera au Gaec de l’Ormanchère, à Chazelles-sur-Lyon, chez Jean-Marc Chanavat, le voisin agriculteur qu’il connait depuis son enfance. « Cela a été un véritable déclic. J’ai tout de suite su que je voulais être éleveur de vaches montbéliardes. »
Tristan entre ensuite au lycée agricole de Marmilhat, dans le Puy-de-Dôme, pour préparer un Bac STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) plutôt qu’un Bac pro, sur les conseils de sa mère. « J’avais les capacités et elle considérait que cela m’ouvrirait plus de portes. » Le jeune homme réalise des stages dans des fermes ayant des productions diverses (grandes cultures, vaches allaitantes), mais c’est le Gaec de l’Ormanchère qui est l’exploitation de référence pour son rapport de stage.
Tristan enchaine avec un BTS PA (Productions animales) au lycée agricole Brioude-Bonnefond (43), puis un CS (Certificat de spécialisation) Gestion à la MFR de Saint-Laurent-de-Chamousset (69), les deux par apprentissage. Et à quelle porte va-t-il frapper ? Au Gaec de l’Ormanchère, bien évidemment ! Le Clermontois y reste ensuite trois ans comme salarié, avant de se lancer dans un projet d’installation avec des amis. Alors qu’il réalise son Stage test installation transmission (Stit), il se rend compte que la structure n’est pas faite pour lui et préfère s’en arrêter-là.
Cette décision remonte à un mois. « J’ai voulu me couper de tout pendant quelques jours. Quand j’ai rallumé mon téléphone, j’avais plusieurs messages d’offres d’emploi dans des fermes. » Son choix se porte sur le Gaec des Varennes à Bellegarde-en-Forez avec un CDI qui commence le 1er mai. Tristan ne s’en cache pas, il n’a pas abandonné son projet d’installation. Être le seul maître à bord d’une ferme laitière ne lui fait pas peur : « Ma motivation est au top ! Le stage reprise m’a permis de voir ce qui me plait ou pas. Il m’a conforté dans l’idée de devenir éleveur laitier dans les monts du Lyonnais. C’est un secteur riche par sa diversité agricole, dynamique, avec des débouchés. Les conditions pour s’y installer sont favorables. » Et d’ajouter un point important pour lui : « Mes parents m’ont toujours soutenu dans mes projets. »
Alors que réaliser des stages dans des productions différentes l’a conforté dans son intérêt pour l’élevage laitier, Tristan estime qu’avoir passé beaucoup de temps sur la même ferme l’a fait grandir : « J’ai beaucoup appris au Gaec de l’Ormanchère, surtout avec Jean-Marc, que je considère comme mon “père adoptif”. La relation de confiance qui s’est installée entre nous deux m’a aidé à prendre des initiatives et incité à donner mon avis. C’est une chance pour entrer dans la vie professionnelle. »
Les concours, une vitrine de l’agriculture
La transmission des savoirs s’étend aux concours de vaches laitières, pour se transformer en passion pour le jeune homme. « J’ai présenté une vache dans le ring pour la première fois au Comice des 4 cantons, c’était en 2018 à Saint-Galmier. Elle a d’ailleurs été grande championne. Jean-Marc, mais aussi Émilie, sa fille, m’ont expliqué comment tondre et dresser une vache. Il est cool et ne met pas la pression. Il m’a tout expliqué simplement. L’entrainement à la présentation s’était bien passé et il m’a laissé ma chance pour dans le ring. Tout m’a plu. J’ai réalisé qu’un concours constitue une jolie vitrine de l’agriculture. »
Par la suite, les expériences se multiplient et Tristan s’aguerrit. « Jean-Marc me fait confiance, cela me donne de l’assurance et l’envie de bien faire. » Parmi ses nombreux souvenirs, il cite le concours départemental à Ressins en 2018 : « Il s’était très bien passé : nous avons eu douze plaques avec huit vaches. Nous sommes montés plusieurs fois sur le podium. » Autre temps fort : le 29 mai 2019, jour de son anniversaire. « J’allais pour la première fois à Montbéliarde prestige à Besançon (25). La vache que je menais a obtenu un 3e prix. Monter sur le podium était un beau cadeau. »
Tristan Charretier participe pour la première fois au Show open génisses en 2019 à Metz. « J’avais choisi la génisse avec Jean-Marc. Je l’avais tondue, lavée, dressée et préparée. Elle a obtenu un 2e prix de section. En plus de la présentation dans le ring, il y a le concours par équipe, qui porte sur la propreté des stalles ou encore la décoration. J’ai adoré l’ambiance et la bonne entente au sein du groupe de la Loire, quelle que soit la race, en plus de la compétition. » Tristan se souvient avoir participé aux réunions de préparation. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à adhérer à l’association. Je ne pensais pas en devenir le président un jour. »
Néanmoins, cette idée germe dans sa tête. Entré au bureau il y a trois ans comme secrétaire et de longues conversations ces derniers mois avec Thomas Basty, président depuis 2018, il se laisse convaincre de lui succéder. Mardi 22 avril, lors de la dernière réunion du Show open génisses, Tristan Charretier est élu co-président à l’unanimité, avec Morgan Aubert, qui occupait déjà cette fonction. « Être en binôme permet de répartir les missions. »
Le Show open génisses 2026, un bel objectif
Tristan confie : « J’ai toujours apprécié m’engager car j’aime aller de l’avant. J’ai besoin d’avoir des projets et de me fixer des objectifs. Organiser le Show open génisses en 2026 à Saint-Etienne en est un beau. » Il ajoute : « L’association m’a beaucoup apporté personnellement, d’autant plus que je ne suis pas fils d’agriculteur. En devenir le président était l’opportunité d’offrir aux jeunes ce que j’avais vécu. J’ai à cœur de la faire vivre et de pérenniser l’événement dans notre département. »
Le jeune homme avait pris part à l’organisation de cette manifestation en 2021, la dernière fois où elle s’est tenue à Saint-Etienne. « Il y avait beaucoup de choses à faire, mais c’était tellement bien de rencontrer autant de jeunes, qui constituent l’avenir. » C’est lui qui sera aux manettes de la prochaine édition stéphanoise. Elle aurait dû se dérouler fin 2024, mais a été annulée en raison des contraintes sanitaires liées à la FCO et la MHE. « C’est pour cela que les choses sont déjà bien engagées. Je peux compter sur toute l’équipe. Les membres du bureau n’ont pas changé ; il manque juste un secrétaire pour me remplacer. Et Thomas n’est pas loin… »
Au-delà de cet événement, Tristan Charretier compte bien attirer un maximum de jeunes au sein de l’association. « Cela passe, par exemple, par des journées de formation et de découverte ou encore des visites d’élevage. L’objectif est de constituer une équipe soudée. »
Même si Tristan Charretier considère qu’être président du Show open génisses devrait lui permettre d’acquérir de l’expérience en matière de responsabilités, c’est avant tout la défense d’un collectif qui l’anime. Quant à ses nouveaux patrons, ils sont eux aussi engagés professionnellement. « Ils sont contents de savoir que des jeunes s’investissent. » Charge désormais à Tristan d’articuler sa vie professionnelle et personnelle avec cette nouvelle responsabilité.
Inscrivez-vous pour le Show open génisses de juillet 2025
La prochaine échéance pour les responsables de l’association ligérienne Show open génisses est la manifestation éponyme qui se tiendra les 24, 25 et 26 juillet dans le Doubs. « Les jeunes Ligériens motivés pour y participer ont jusqu’au 15 avril pour s’inscrire au concours morphologique de génisses laitières et de meneurs via la plateforme numérique hébergée sur le site internet de la Chambre d’agriculture, annonce Tristan Charretier. Nous nous chargerons ensuite de transmettre le dossier aux organisateurs du Doubs. » Il précise qu’une réunion d’information se tiendra le 16 mai pour les participants.
Pour cela, cliquer ici.
Pour plus d’informations, contacter Tristan Charretier au 06.34.72.15.89, ou Jean-Pierre Monier, à la Chambre d’agriculture au 04.77.92.80.30.