Les étudiants ont joué les journalistes d'un jour

Interviewer des experts du sujet traité, collecter, vérifier, trier et hiérarchiser les informations, puis écrire un article respectant une ligne éditoriale. 172 étudiants en BTSA des lycées agricoles du département ont joué les journalistes d'un jour, le 28 janvier, réunis au lycée de Chervé, à Perreux. Mise sur pied par leurs établissements (lycées agricoles de Précieux/Saint-Genest-Malifaux, Ressins et Chervé, MFR du Forez à Mornand-en-Forez) et la Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles lettres de la Loire, la 16e Journée des BTS les invitait effectivement à un grand jeu de rôle.
Au-delà de l'aspect ludique, l'exercice avait surtout une visée pédagogique : leur proposer une répétition grandeur nature de ce qui les attendra en juin. « L'une des épreuves du BTS consiste en la réalisation d'un écrit interdisciplinaire (lettres-économie), sous forme d'un article d'opinion, mobilisant des compétences relatives à l'argumentation, à la maîtrise des codes spécifiques à un écrit socialisé autour du thème socio-culturel défini nationalement par le ministère de l'Agriculture, qui a cette année retenu celui de La ville en mutation », précisait Fabrice Just, enseignant en lettres à Précieux et l'une des chevilles ouvrières de ce rassemblement.
Avant le début des travaux, Catherine Hénard n'a d'ailleurs pas manqué d'encourager les jeunes à considérer cette journée à sa juste valeur. « Vous avez une chance très importante, par rapport aux autres candidats, de pouvoir préparer cette épreuve de coefficient 6 dans de telles conditions, soulignait en introduction la directrice adjointe de Chervé. Cet exercice peut vous offrir un avantage certain, alors mettez-le à profit car y obtenir la moyenne le jour J vous aiderait grandement à l'obtention du BTS. »
Trois spécialistes
Après l'accueil convivial autour d'un café, les choses sérieuses avaient débuté quelques instants plus tôt dans l'amphithéâtre. Michel Prost rappelait alors le fonctionnement et le but de l'opération. Le président de la Société d'agriculture annonçait la composition des seize groupes, à savoir dix ou onze élèves encadrés par des enseignants et des membres de la société d'agriculture, et dans la peau de quelle rédaction ils devaient se glisser (Le Monde, Les Inrockuptibles, Le Canard Enchaîné, Paysans de la Loire, etc.). L'objectif ? Que chacun rende en milieu d'après-midi un article en réponse à la problématique qui lui avait été attribuée. En voici quelques exemples : Pour être vivables, les villes de demain devront-elles être durables ? Quels transports pour la ville de demain ? Quel avenir pour les banlieues ? Y a-t-il des limites a? la rurbanisation ?
Pour nourrir leurs écrits, des conférences de presse permettaient de questionner des spécialistes des sujets abordés : Bertrand Lordon, professeur à l'université Jean Monnet de Saint-Etienne chargé d'apporter un regard d'économiste et de sociologue à la fois, Pierre Scodellari et Éric Clavier, architectes stéphanois venus témoigner de leur expérience de terrain et de leur vision de la ville future. Un représentant de Paysans de la Loire assurait quant à lui un rappel des bases de l'écriture journalistique, déjà travaillées en cours par les élèves.
Après la pause déjeuner, les équipes disposaient de deux heures pour finaliser leur production. Un délai pas toujours évident à tenir pour mettre en commun des notes, structurer une pensée commune ou encore se répartir les rôles (écrire le texte, calquer titre et mise en page sur celle du journal/magazine modèle, rechercher des illustrations, etc.).
« La qualité est au rendez-vous »
Pari tenu : à 16 heures, tous avaient repris le chemin de l'amphithéâtre pour une lecture collective des seize articles. Fabrice Just, micro en main, animait le débriefing, appelant un voire deux représentants de groupe à venir présenter leur travail. Si l'on observait quelques disparités sur le fond et sur la forme d'une copie à l'autre, le challenge semblait relevé selon les organisateurs. « La qualité du travail demandé est au rendez-vous », concluait Michel Prost, saluant des participants « motivés et participatifs » avant d'évoquer une édition 2016.
Entretemps, la Société d'agriculture, qui a fêté en 2012 son 250e anniversaire et a pour principes fondateurs de « contribuer à la création et à la richesse intellectuelle », participera au Comice de Feurs le mois prochain. En collaboration avec le Liger Club de Roanne, ses membres proposeront une grande présentation sur le thème du fleuve Loire, en présence d'écrivains régionaux et de photographes.