Labels saveurs, un premier cep planté avec soin pour un terroir d’avenir
La première édition du salon Labels saveurs à Saint-Étienne pose les bases d’un rendez-vous régional ambitieux autour des produits sous Signes officiels de qualité (Siqo). Retour sur le lancement d’un évènement qui a tout pour devenir grand.

C’est en véritable vigneron des événements agricoles qu’Hervé Maître, directeur de Loire actions, dresse le bilan de la première édition du salon Labels saveurs, organisée du 11 au 14 avril à Saint-Étienne. « On vient de mettre un joli cep de vigne en terre », affirme-t-il avec conviction. Une métaphore qui raconte à elle seule l’ambition profonde de ce nouveau rendez-vous régional : faire pousser une vitrine pérenne des produits sous Signes officiels de qualité (Siqo) en Auvergne-Rhône-Alpes (AOP, AOC, IGP, Label rouge, etc.).
Le choix de positionner cette première édition une semaine avant Pâques s’est révélé judicieux. Malgré une affluence en deçà des espérances, la graine semble avoir pris dans un terreau fertile. Les visiteurs, majoritairement Stéphanois ou du moins citadins – bien que quelques rares curieux aient fait le déplacement de l’Ain, par exemple – sont venus découvrir la richesse des terroirs locaux. Surtout, ils sont repartis les bras chargés : « 95 % d’entre eux ont acheté au moins un produit sur place », preuve que l’offre répondait à une vraie attente. « C’est ce qui nous sauve », rajoute d’ailleurs Hervé Maître. Car le cep a peut-être été planté timidement, mais a déjà donné quelques grappes prometteuses.
Entre satisfactions et axes d’améliorations
Comme dans une vigne, il faudra tailler, sélectionner et guider. Le directeur de Loire actions est lucide : « On va grandir, on va peut-être même grossir vu les produits présentés. », plaisante-t-il. « Maintenant, il faut bien l’accompagner pour faire en sorte que demain, il propose un maximum de fruits de qualité. »
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À commencer par resserrer les dates, où une réflexion est en cours sur une formule à trois jours au lieu de quatre. L’ossature même du salon pourrait également évoluer, par exemple en s’étoffant du côté des Organisations professionnelles agricoles (OPA), encore peu représentées. L’objectif est clair : « Si l’on veut que ce salon rayonne, il faut faire en sorte que les près de 200 signes officiels de qualité de la région trouvent ici des interlocuteurs et des débouchés. »
L’un des coups de cœur des visiteurs ? Le rapport qualité/prix. « Les prix étaient jugés bas, car on vendait en circuit court, sans intermédiaires », souligne Hervé Maître. Les démonstrations de savoir-faire (charcutiers, bouchers, pâtissiers) et la présence de l’IMSÉ (Institut des métiers de Saint-Étienne) ont aussi marqué les esprits. Mention spéciale pour la soirée du vendredi, dynamisée par les différentes confréries et un moment chaleureux animé.
Mais tout n’est pas encore parfaitement rodé. La communication, jugée insuffisante, a freiné la fréquentation. Des améliorations techniques sont également attendues pour faciliter les démonstrations. Pour Hervé Maître, c’est une évidence : il faudra « persévérer, convaincre plus de visiteurs, et laisser le fruit mûrir ».
Un avenir prometteur
Le directeur l’assure : « Il arrivera un moment où le salon va décoller. Si dans cinq ou dix ans il marche du tonnerre, il faudra toujours se souvenir que l’IMSÉ était là dès le départ. » La suite ? Plus d’exposants (aujourd’hui une bonne cinquantaine, NDLR), davantage de réseaux professionnels (notamment dans la restauration hors domicile) et un accent toujours plus marqué sur la transmission des savoir-faire artisanaux.
À en croire son vigneron en chef, Hervé Maître, le meilleur de Labels saveurs, dont l’entrée est gratuite, reste à venir : « Avec cette première édition, on a désormais une base sur laquelle s’appuyer pour les prochaines. »