Accès au contenu
Consommation

C’est qui le patron ?! va commercialiser des fruits et légumes français

La marque C’est qui le patron ?!, symbole d’un prix juste fixé entre les producteurs et les consommateurs, a travaillé avec les producteurs de la coopérative Sicoly afin de commercialiser des cerises rhodaniennes au sein de trois enseignes de la grande distribution. Les oignons, les échalotes et les pommes devraient suivre la même démarche et arriver sur les étals dès l’automne. 

Par Léa Rochon
C’est qui le patron ?! va commercialiser des fruits et légumes français
Les cerises rhodaniennes C’est qui le patron ?! seront commercialisées dans les magasins Auchan, Leclerc et Système U des bassins de consommation lyonnais, parisiens et strasbourgeois jusqu’à fin juillet.

Après la fameuse brique de lait, les yaourts, le beurre ou encore les œufs, l’aventure de la coopérative C’est qui le patron ?! continue avec le lancement de sa gamme fruits et légumes. Le lieu de cette annonce, faite en grande pompe le 3 juin dernier, n’a pas été choisi par hasard : Mornant, au cœur de la production de cerises rhodaniennes.

L’histoire a démarré en 2024. Tandis que la filière cerises a perdu un tiers des producteurs en dix ans, Nicolas Laurent, éleveur laitier et arboriculteur, décide de partager ce constat avec Nicolas Chabanne. Il n’en fallait pas plus pour interpeller le cofondateur de la marque C’est qui le patron ?!, dont le leitmotiv est de protéger le revenu des agriculteurs français, avec l’aval et le soutien des consommateurs.


Abonnez-vous à Paysans de la Loire


« Il manque 1,50 € par kilo de cerises pour que les producteurs puissent vivre dignement de leur métier […] Et faire importer de la cerise chilienne, alors que nous en avons d’aussi belles à côté de chez nous, était loin d’être une bonne idée », affirme-t-il d’une voix assurée, face à un public conquis par la démarche.

Les 500 grammes de cerises vendues 4,98 €

Le matin même, les premières caisses de cerises rhodaniennes venaient tout juste de partir des entrepôts, en direction des enseignes Auchan, Leclerc et Système U des bassins de consommation lyonnais, parisiens et alsaciens. Leur prix ? 4,98 € les 500 grammes, dont 2 € revenant directement aux producteurs.

Nicolas Chabanne, fondateur de la marque de produits alimentaires élaborés par des consommateurs C'est qui le Patron ?! 

De quoi ravir Simon Mermet, producteur de cerises à Mornant et qui a assuré l’accueil de cette journée de lancement. « Avec cette démarche, c’est le consommateur qui vient à nous ! C’est une révolution qui nous donne un peu d’espoir et qui nous fait dire que notre filière existera encore dans quelques années. Nous sommes déjà capables de fournir des produits de qualité, et avec ces centimes en plus, nous pourrons innover, être plus performants pour l’environnement et pérenniser nos fermes. »


Lire aussi : Vols dans les vergers : comment lutter ?


De fin janvier à avril, un questionnaire rempli par 10 700 consommateurs a établi le cahier des charges de ces cerises estampillées C’est qui le patron ?!. Produites au minimum en HVE 3 (Haute valeur environnementale) et d’un calibre 24, leur vente va permettre aux arboriculteurs d’écouler 60 à 70 % de leur production. « Nous rencontrons un problème de valorisation sur ce cœur de gamme, qui représente pourtant les deux tiers de notre production… Même si nous réussissons à bien vendre les gros calibres, nous plombons notre compétitivité avec ce manque de valorisation », explique Nicolas Laurent. Le producteur l’assure : « L’inscription des cerises au sein de la marque constitue un gage de rentabilité et d’attrait pour la nouvelle génération d’agriculteurs. » 

Une proposition de loi prévue pour cet automne

En septembre et octobre prochains, ce sera au tour des oignons, des échalotes et des pommes C’est qui le patron?! de rejoindre les étals des distributeurs partenaires. Preuve du succès de la marque, les pommes de terre ont déjà connu une progression des ventes de 76 % entre 2023 et 2024.

Largement convaincu par la démarche et l’engagement des consommateurs, Nicolas Chabanne a même annoncé travailler avec les parlementaires, afin de déposer une proposition de loi à l’Assemblée nationale dès l’automne. L’objectif étant de protéger davantage le revenu des producteurs avec l’aide d’un « collège élargi de consommateurs ».