La ferme de Boisy conjugue avenir et vente directe
À Pouilly-les-Nonains, à quelques encablures de Roanne, La ferme du Boisy va inaugurer en janvier un nouvel atelier de transformation et un nouveau magasin de vente directe. Cet agrandissement concerne aussi bien la transformation et la vente de produits laitiers, bovins et porcins issus de l’exploitation.

La file d’attente qui ne désemplit pas devant les caisses du magasin en dit long. Échines de porc, lardons, fromages de vache, terrines, morceaux de bœuf divers et variés… Il faut admettre qu’il serait difficile de ne pas trouver son bonheur à La ferme de Boisy. Situé à Pouilly-les-Nonains, au cœur de la Loire, ce lieu a pourtant connu bien des transformations. De la petite ferme familiale fondée en 1965, composée de 30 ha et de quelques vaches laitières, est progressivement née une exploitation de 135 ha, diversifiée et finement rôdée.
Une diversification progressive
Les années 1970 ont d’abord permis un regroupement avec deux autres fermes environnantes, afin de créer l’un des premiers Gaec du département, avant de redevenir une entreprise individuelle dans les années 1890. « La ferme a alors bénéficié du développement urbain, de la suppression de petites fermes familiales alentour et de l’essor de la vente directe », relate Hervé Burnot, fils des fondateurs et actuel associé, qui a rejoint l’exploitation familiale en 1990 avec son frère Franck. Le choix a alors été fait de développer la transformation laitière et la vente aux grandes surfaces commerciales locales.
Le départ en retraite de leurs parents, remplacés par des salariés, dont deux sont devenus par la suite des associés, a marqué l’arrivée de l’activité porcine en 2010. L’atelier de transformation, arrivé en 2014, permet dorénavant d’atteindre un chiffre annuel de 300 porcs élevés entre six et neuf mois, puis transformés sur place. La transformation du bœuf (race Limousine) a suivi lors de la crise sanitaire, tandis que la fromagerie tourne avec 1 500 litres de lait produits quotidiennement (race prim’holstein), mais ne répondant pas tout à fait à la demande. Il faut dire que la laiterie actuelle date de 30 ans et avait été configurée pour transformer 800 litres de lait par jour. « On pousse les murs, on arrive à saturation de l’espace », confie le professionnel.
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Le choix d’agrandir l’atelier et le magasin
L’éleveur ne cache pas cette réussite collective : « Nous multiplions notre chiffre d’affaires tous les 7 à 8 ans, bien que nous soyons arrivés à un plafond de verre avec une croissance de 12 % par an ». Actuellement dotée de cinq associés et de huit salariés à temps plein, l’exploitation accueillera un nouveau bâtiment de plus de 500 m² en janvier prochain. « L’objectif est de transformer 2 000 à 2 500 litres de lait par jour avec un atelier qui tournera tous les jours et de ne travailler plus qu’un week-end sur cinq », explique Hervé Burnot, la voix remplie d’enthousiasme.
Dans le même espace, un futur magasin de 70 m² dédié à la vente directe verra également le jour, soit le double de la surface de vente actuelle. La spécificité de ce futur bâtiment, dont le coût s’élève à 1,8 million d’euros HT ? Tendre vers la neutralité écologique avec un toit végétalisé, un double mur isolant et 30 000 euros de panneaux photovoltaïques. « Actuellement, la transformation est moins tendance et nécessite du capital pour investir, analyse l’associé. Dans notre cas, ce projet est financé par notre chiffre d’affaires, égal à 1,7 million d’euros en 2024, dont 1,1 million d’euros proviennent de la vente à la ferme. »
Impatients et optimistes, les associés de La ferme de Boisy espèrent que ce dynamisme incitera à la reprise de l’exploitation. En 2035, trois d’entre eux seront déjà partis à la retraite.