Des pluies intéressantes mais perturbantes
La Chambre d’agriculture de la Loire et Loire conseil élevage proposent un suivi hebdomadaire de la croissance de l’herbe pour aider les éleveurs ligériens à bien maîtriser le pâturage et la récolte de l’herbe. Voici le bulletin du 12 mai.

A retenir pour cette semaine : les intempéries de ces derniers jours ont compliqué les dernières vagues de récolte en zones de piémont et plaine et les premières vagues de fauche en montagne. Mais pour le pâturage, ces épisodes ponctuels d’humidité et de fraicheur sont une bénédiction. Etant donné les conditions météo prévues pour le moment, un second pic de croissance de l’herbe devrait être attendu ces prochains jours et semaines sur une bonne part des prairies temporaires et sur certaines permanentes (notamment exploitées précocement, en pâturage et/ou fauche).
Deux priorités sont à avoir en tête et à mettre en œuvre :
- finaliser ses fauches de débrayage (dernier créneau) et préparer une seconde vague de débrayage ;
- préparer le pâturage de fin de printemps/début d’été, en prenant en compte la valeur alimentaire de son herbe pâturée.
Les sommes de températures depuis le 1er février et le cumul pluviométrique sur le mois de mai dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 10/05/2025) :
- Chalmazel, 644°C, 41,7 mm ;
- Noirétable, 767°C, 26,1 mm ;
- Saint-Sauveur-en-Rue, 764°C, 36,3 mm ;
- Violay, 781°C, 63,8 mm ;
- Chazelles-sur-Lyon, 832°C, 35,2 mm ;
- Fourneaux, 906°C, 33,5 mm ;
- La Valla-en-Gier, 867°C, 63,7 mm ;
- Panissières, 874°C, 62,9 mm ;
- Saint-Georges-en-Couzan, 798°C, 55,2 mm ;
- Arthun, 865°C, 18,8 mm ;
- Balbigny, 923°C, 30,1 mm ;
- Perreux, 948°C, 25,1 mm ;
- Nandax, 927°C, 24,3 mm ;
- Pélussin, 977°C, 41,2 mm ;
- Savigneux, 883°C, 16 mm ;
- Veauchette, 903°C, 41 mm.
Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) :
- Saint-Héand (575 m) : 9,6 cm ; 25,2 kg ;
- Soleymieux (630 m) : 9,4 cm ; 26,2 kg ;
- Périgneux (680 m) : 9,1 cm ; 26,5 kg ;
- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 9,0 cm ; 49,9 kg ;
- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 8,3 cm ; 43,8 kg ;
- Champoly (660 m) : 7,8 cm ; 35,9 kg ;
- Vézelin-sur-Loire (450 m) : 8,2 cm ; 41,5 kg ;
- Saint-Genest-Malifaux (950 m) : 8,1 cm ; 45,7 kg ;
- Vivans (320 m) : 9,8 cm ; 21,9 kg ;
- Perreux (lycée de Chervé) : 13 cm ; 61 kg ;
- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 9,2 cm ; 82 kg ;
- Violay (700 m) : 11,5 cm ; 53 kg ;
- Violay (720 m) : 11,3 cm ; 69,4 kg ;
- Bussière (650 m) : 12,6 cm ; 74 kg.
Prolonger un pâturage lactogène
Quels que soient les secteurs du département, dans bon nombre de prairies temporaires comme permanentes pâturées depuis ce début de printemps, la valeur énergétique de l’herbe pâturée a chuté naturellement ces dernières semaines (épiaisons, conditions météo). Seule la densité en légumineuses non fleuries dans les prairies permet de tamponner cette chute en valeur énergétique, avec en complément une hausse de la teneur en protéines (> 280-300 g MAT/kg MS herbe pâturée en ce moment sur certaines prairies spécifiques). Dans ce contexte post première coupe (prairies de fauche, paddocks de pâturage débrayés, …) et afin de prolonger la production de lait et de croissance économes grâce à au pâturage, il convient de :
- maintenir, pour le moment, des cycles de pâturage courts en pâturage tournant le plus dynamique possible (12 à 18 jours d’avance) afin de stimuler l’ingestion d’herbe feuillue et favoriser les légumineuses ;
- sélectionner les prairies de première fauche pour la seconde partie de pâturage printanier. Les prairies de pâturage de début de printemps ne sont plus forcément adaptées au pâturage pour la seconde moitié de printemps (refus, composition floristique et stade végétatif, capacité de repousses de qualité limitée, …). Elles peuvent être débrayées ces prochains jours (foin « pâturé » de bonne qualité) et être compensées en partie ou totalité par vos prairies fauchées (après sélection)
- pâturer très rapidement ces prairies fauchées ces derniers jours et réincorporées dans le circuit de pâturage (dans un délai de 5 à 7 j après la fauche) ;
- préparer les stocks fourragers sur pied lactogènes dès à présent (fertilisation, planification de surfaces et d’aménagement, seconde fauche de débrayage éventuelle) ;
- implanter ces tout prochains jours les dérobées fourragères estivales pâturables (sorgho multicoupes associés ou purs, betteraves fourragères pâturées, moha-colza fourrager, teff-grass, …).
Débrayer, c’est rentabiliser son herbe pâturée
Quelles que soient les productions animales, le pâturage tournant a quelques inconvénients, mais aussi de nombreux avantages, dont celui de faciliter l’optimisation du moindre kilo de matière sèche d’herbe pâturée. Cette optimisation passe par la réduction significative des refus au pâturage (gaspillage), synonymes de :
- perte d’herbe pâturable pour les cycles suivants (les refus d’un cycle n ne seront pas consommés au cycle n+1) ;
- réduction du potentiel de croissance en herbe pâturable (en quantité et/ou durée annuelle) : plus de refus, moins de légumineuses et diverses fourragères ;
- dégradation de la pérennité des prairies, face aux aléas météorologiques ;
- coût économique significatif : moins de pâturage productif et de qualité alimentaire, plus de stocks consommés.
Les bulletins précédents
Pour retrouver les bulletins édités les semaines précédentes, c'est par ici.