Un premier pic de croissance des prairies, sous la pluie

A retenir pour cette semaine : Les températures chaudes de la semaine dernière ont enfin donné un coup d’accélérateur à la croissance des prairies, mais aussi à la pleine épiaison des graminées précoces (plaines et plateau de Neulise, piémonts, …). L’arrivée de pluies massives sur sol chaud devrait prolonger, voire accentuer, ces premiers pics de croissance d’herbe (en retardant légèrement l’épiaison de certaines graminées dont ray-grass et dactyles). Les biomasses de refus risquent de se développer fortement ces prochains jours, avec à la clef des gaspillages importants d’herbe, et donc une réduction de l’offre en herbe pâturable en quantité mais aussi dans la durée : des refus précoces non gérés précocement sont un handicap sur toute la saison de pâturage. Et le topping n’est pas un levier pérenne, surtout en conditions humides. Dans ce contexte, plusieurs leviers sont à actionner : gérer ses premiers refus tant que la portance est suffisante ; maximiser l’ingestion d’herbe pâturée et arrêter le déprimage (même en altitude) ; fixer ses jours d’avance au pâturage et débrayer maintenant.

Les sommes de températures depuis le 1^er février et le cumul pluviométrique sur le mois d’avril dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 12/04/2025) : 

- Chalmazel, 400°C, 2,6 mm ;

- Noirétable, 488°C, 4 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 474°C, 2,2 mm ;

- Violay, 489°C, 1,8 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 521°C, 1,2 mm ;

- Fourneaux, 579°C, 0,8 mm ;

- La Valle-en-Gier, 546°C, 1,2 mm ;

- Panissières, 555°C, 1 mm ;

- Saint-Georges-en-Couzan, 505°C, 0,9 mm ;

- Arthun, 544°C, 11 mm ;

- Balbigny, 592°C, 3,4 mm ;

- Perreux, 590°C, 2,6 mm ;

- Pélussin, 618°C, 2,3 mm ;

- Savigneux, 562°C, 1,8 mm ;

- Veauchette, 573°C, 0 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) : 

- Saint-Héand (575 m) : 7,1 cm ; 42,1 kg ;

- Soleymieux (630 m) : 10,3 cm ; 56,3 kg ;

- Périgneux (680 m) : 7,5 cm ; 55,5 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 5,7 cm ; 32,7 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 6,0 cm ; 27,8 kg ;

- Champoly (660 m) : 6,7 cm ; 39,8 kg ;

- Vivans (320 m) : 8,4 cm ; 49,8 kg ; 

- Perreux (lycée de Chervé) : 7,6 cm ; 56 kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 10,2 cm ; 53 kg ;

- Violay (700 m) : 8,4 cm ; 44 kg ; 

- Violay (720 m) : 8,6 cm ; 44 kg ; 

- Bussières (650 m) : 9,3 cm ; 46 kg ;

Du côté de la technique

L’épiaison des graminées les plus précoces et l’émergence de certaines adventices vivaces (rumex, chardons des champs...) stimulent actuellement la formation de refus. Ils se retrouveront à chaque cycle de pâturage, avec une taille amplifiée, ce qui génèrera une réduction de la surface de pâturage et très souvent du surpâturage entre refus (dégradation de la couverture prairiale). N‘hésitez pas à faucher les refus précoces dès la fin des premiers ou seconds cycles de pâturage tant que la portance reste suffisante (fauche 8 cm de hauteur). Cette gestion précoce en saison permettra de freiner leur formation en cours de printemps et allongera ainsi la durée printanière du pâturage avec un taux acceptable de refus. Attendre l’été serait synonyme de pertes de valorisation de l’herbe de printemps et donc de pertes économiques indirectes significatives.

Quels que soient les secteurs du département, l’atteinte des cumuls de températures (>450-500°C) sonnent le glas du déprimage. Il est très fortement déconseillé de prolonger le déprimage de parcelles de fauche, au risque de pertes significatives de rendement. En parallèle, le premier pic de croissance de l’herbe depuis plusieurs semaines permet de maximiser l’ingestion en herbe pâturée. 

Dans ce contexte de croissance des prairies et au vu des conditions météo annoncées, il est fortement recommandé de déterminer ses parcelles de pâturage à débrayer. L’objectif est de restreindre à 15-21 jours maximum les jours d’avance au pâturage pour le cheptel en production (vaches et chèvres laitières, bovins viande en pré-finition) ou les lots d’animaux (bovins et ovins allaitants). Ces prairies débrayées précocement pourront être fauchées dès le prochain créneau de beau temps.