Comice de Feurs, une recette qui fonctionne toujours

Téléchargez le JQC du comice avec les palmarès complets
Dans la matinée du vendredi 24 mars, les 270 bovins et 120 ovins ont pris possession, dans le calme, des écuries du comice, dans le centre-ville de Feurs. Tout était prêt pour l'arrivée des premiers visiteurs en début d'après-midi, en particulier des enfants des écoles primaires de Feurs. Samedi, sur la première moitié de la matinée, se sont déroulées les opérations du jury pour tous les concours : animaux de boucherie charolais et limousins, reproducteurs charolais et limousins, agneaux de boucherie. Ce n'est qu'après le jugement qu'acheteurs et visiteurs ont pu entrer dans les écuries. Les portes des écuries se sont refermées dimanche soir, après le départ des derniers animaux.
Sur les 250 animaux de boucherie présents, une petite dizaine n'avait pas trouvé acquéreur dimanche soir, des animaux ne répondant pas vraiment « aux attentes de la filière », précisait Pierre Dosson, président de l'association du comice en charge des expositions dans les écuries. Les ventes ont été moins dynamiques que ces deux dernières années. Elles se sont prolongées jusqu'au dimanche après-midi. Néanmoins, « les animaux qui correspondent aux attentes actuelles du marché se sont vendus à des prix tout à fait satisfaisants », assurait Pierre Dosson.
Des visiteurs
Autre baromètre pour qualifier chaque édition du comice : la fréquentation dans les écuries. Le nombre d'entrées est équivalent à celui de l'an passé, avec une nette baisse de fréquentation le samedi en raison de la météo, compensée le dimanche grâce au soleil printanier. Il semblerait que l'important dispositif de sécurité déployé en ville en raison du plan Vigipirate et les contrôles à l'entrée des écuries n'aient pas dissuadé les visiteurs. Au contraire même... « La sécurité renforcée a rassuré tout le monde », estime Pierre Dosson. Ainsi, à certains moments dimanche, il était difficile de se frayer un chemin dans les écuries. A La ferme aux enfants, l'affluence était aussi au rendez-vous. Les lapins, que les enfants ont pu approcher de près et caresser, ont connu un vif succès.
Des éleveurs
Pour ne laisser aucun faille dans l'organisation, le président de l'association du comice s'est entouré d'une équipe de bénévoles, qui œuvrent toute l'année pour que chaque édition du comice soit une réussite. Ainsi, au moment de la remise des prix dimanche matin, Pierre Dosson a relevé que « chacun a su être efficace dans la tâche qui lui avait été confiée ». Ce travail a également été salué par les intervenants lors de la remise des prix. « La mission de ces bénévoles est de mettre en avant le travail des éleveurs », rappelait Jean-Pierre Taite, maire de Feurs. Ces derniers peuvent aussi compter sur les élus « pour mettre en avant l'agriculture à travers le comice » et tout au long de l'année. Marianne Darfeuille, conseillère départementale, allait dans le même sens, apportant son soutien « à l'agriculture qui traverse une période difficile, avec un avenir incertain » et remerciant les éleveurs « pour leur investissement », eux qui « façonnent les paysages de la Loire ».
Raymond Vial, président de la Chambre d'agriculture, a lui aussi salué, lors de la remise des prix, le travail des agriculteurs, et plus précisément les éleveurs exposant des animaux au comice : « C'est un travail de longue haleine, un acte de foi presque. Sans les animaux, le comice serait bien différent. » Pour lui, « la jeunesse est une richesse pour le comice. L'avenir de l'agriculture repose sur la transmission des exploitations. Je félicite les parents qui accompagnent leurs enfants vers le métier d'agriculteur, qui est le plus beau métier du monde car il permet de nourrir la populations ».
Des partenaires
Lors de la remise des prix, Pierre Dosson a vivement remercié tous les partenaires de la manifestation. « Le budget pour organiser le comice s'élève d'année en année, en même temps que les charges. La vente de billets aux entreprises », dont le nombre est quasiment identique à celui de 2016 (aux alentours de 4 500), « est essentiel pour équilibrer le budget. Les sponsors sont également très importants. Les nombreux donateurs permettent aussi de récompenser les éleveurs. Sans tous nos partenaires, rien ne serait possible. Membres de l'association, éleveurs, partenaires, nous devons nous serrer les coudes pour que le comice perdure ».
Et les éleveurs ont bien besoin d'encouragements actuellement vu la conjoncture. Malgré le contexte agricole morose, qui ne s'est pas trop fait ressentir dans les écuries du comice, ce rendez-vous étant synonyme de parenthèse et de convivialité pour les exposants, Pierre Dosson encourage les éleveurs à « rester optimistes » et donne rendez-vous en 2018, les 9, 10 et 11 mars. En vue de la prochaine édition, le président de l'association du comice a d'ores et déjà informé les exposants que les mesures vis-à-vis des élevages non indemnes d'IBR « seront plus draconiennes ». Cette année, un premier pas avait été franchi pour être en adéquation avec la nouvelle réglementation nationale : les animaux ayant un résultat d'analyse positif n'ont pas pu participer au comice.
Lors de la remise des prix, un hommage a été rendu à Robert Dosson, père de Pierre Dosson, décédé en février dernier, qui avait obtenu à plusieurs reprises des grands prix d'honneur au comice avec ses animaux et consacré plus de 40 ans au comice en tant que commissaire général des concours dans les écuries. C'est également dans le cadre de la remise des prix qu'Hervé Gonin, boucher à Renaison, s'est vu remettre le prix de la boucherie française, qui récompense le boucher ayant acheté l'animal le mieux classé du concours.
Le président de l'association n'oublie pas les élèves du Lycée agricole de Ressins, qui ont prêté main forte aux organisateurs avant, pendant et après le comice (préparation, rangement, nettoyage du site, aide à l'installation des animaux, propreté des écuries pendant tout le week-end, secrétariat de jury, etc.) : « Tout s'est bien passé ; ils ont été parfaits. Ils seront largement récompensés. »
Lucie Grolleau Frécon
Retrouvez nos pages spéciales comice de Feurs 2017 dans notre édition papier datée du 21 mars 2017
Animaux de boucherie charolais : être en adéquation avec le marché
Samedi matin, après le briefing et le casse-croûte traditionnels, les juges se sont dirigés vers les écuries et ont pu commencer à classer les sections, à partir de 7h30. Tous les éleveurs ont alors été priés de sortir de l'enceinte, pour un jugement à huis clos. Certains jurys ont eu du mal à départager les animaux de certaines sections, notamment les génisses croisées. A plusieurs reprises, ils ont fait appel au super juge, en la personne de Christian Séon. « Il y a encore cette année un très beau concours », avec des vaches « bien conformées », offrant un « lot homogène », avec « un niveau élevé » pour les génisses croisées. Ces dernières « sont de plus en plus nombreuses dans notre région, pour répondre à la demande du marché. Le comice est donc à l'image du marché actuel », pour les types d'animaux. Christian Séon a donc eu à trancher plusieurs fois. Dans ces cas-là, « c'est l'œil du boucher qui joue. Je privilégie l'animal qui aura, selon moi, le meilleur rendement carcasse. Je recherche les animaux bouchers avec une petite carcasse ». Concernant les bœufs, ceux présents au comice « sont bons, mais il y a moins de demande dans cette catégorie ».C'est vers 10h30 que les portes des écuries ont été ouvertes aux éleveurs, mais aussi aux acheteurs et aux visiteurs. Les transactions ont alors pu commencer, plutôt plus calmement que l'année passée. Dimanche, quelques transactions se sont encore faites. « Les animaux qui correspondent au marché se sont bien vendus, explique Pierre Dosson. C'est encore plus marqué que les années précédentes. Les génisses fines, pas trop lourdes, se sont vendues à des prix satisfaisants. C'était plus compliqué pour les animaux plus lourds, avec une ossature plus grosse. Les éleveurs doivent comprendre que les animaux présentés au comice doivent répondre aux attentes du marché. »LGF