Préparer ses prairies au repos estival pour du pâturage d’automne

A retenir pour cette semaine : les conditions météo estivales actuelles (fortes températures et ETP, précipitations rares sous forme d’orages) signent la fin de la saison de pâturage du printemps 2025. En zones de plaine et de piémont, il est préférable de réduire fortement le pâturage des prairies et de les préparer à un repos estival. En zone de montagne, les repousses lactogènes permises par les derniers orages permettent de prolonger encore le pâturage de 10 à 15 jours minimum, avant un repos estival fortement conseillé. 

Trois enjeux sont à noter : éviter le tour de pâturage de trop ; préparer ses prairies  au repos estival pour du pâturage d’automne ; valoriser ses dérobées fourragères de pâturage et ses stocks sur pied lactogènes préparés en mai.  

Les sommes de températures depuis le 1^er février et le cumul pluviométrique sur le mois de juin dans le département sont les suivantes (source Infoclimat / Météo France au 21/06/2025) : 

- Chalmazel, 1 231°C, 49,3 mm ;

- Noirétable, 1 324°C, 46,9 mm ;

- Saint-Sauveur-en-Rue, 1 367°C, 59,4 mm ;

- Violay, 1 384°C, 60,8 mm ;

- Chazelles-sur-Lyon, 1 460°C, 67,6 mm ;

- Fourneaux, 1 534°C, 61,3 mm ;

- La Valla-en-Gier, 1 492°C, 53,3 mm ;

- Panissières, 1 500°C, 65 mm ;

- Saint-Georges-en-Couzan, 1 364°C, 49,3 mm ;

- Arthun, 1 458°C, 28,6 mm ;

- Balbigny, 1 530°C, 63,5 mm ;

- Nandax, 1 555°C, 31,4 mm ;

- Pélussin, 1 654°C, 52,5 mm ;

- Savigneux, 1 473°C, 55,9 mm ;

- Veauchette, 1 518°C, 47,8 mm.

Suivi de la croissance de l’herbe dans plusieurs exploitations du département (hauteur en cm et croissance en kg de matière sèche/ha/jour) : 

- Saint-Héand (575 m) : 9,0 cm ; 34,9 kg ;

- Soleymieux (630 m) : 6,9 cm ; 19,5 kg ;

- Périgneux (680 m) : 7,6 cm ; 19,3 kg ;

- Essertines-en-Chatelneuf (800 m) : 8,0 cm ; 16,8 kg ;

- Saint-Bonnet-le-Courreau (1 070 m) : 7,3 cm ; 38,0 kg ;

- Champoly (660 m) : 7,2 cm ; 33,3 kg ;

- Vézelin-sur-Loire (450 m) : 6,3 cm ; 13,5 kg ;

- Saint-Genest-Malifaux (950 m) : 7,5 cm ; 29,4 kg ;

- Vivans (320 m) : 6,6 cm ; 5,7 kg ;

- Saint-Marcel-de-Félines (490 m) : 7,5 cm ; 11,9 kg ;

- Violay (700 m) : 10,2 cm ; 32,5 kg ; 

- Violay (720 m) : 10 cm ; 45,9 kg ; 

- Bussière (650 m) : 8,8 cm ; 50 kg.

Eviter le tour de trop

Le repos estival démarré précocement en saison permet à la prairie de sauvegarder ses réserves racinaires et ce malgré le stress intense subi par la prairie. Ce repos n’est en aucun cas une perte de temps, il est indispensable pour un redémarrage post estival vigoureux et ainsi garantir un pâturage automnal de bonne qualité alimentaire, avec une offre en herbe satisfaisante. La productivité annuelle de la prairie s’en trouvera majorée.

Afin de conserver à l’abri des UV et des fortes températures les organes de stockage des espèces prairiales et éviter les sur-échauffement de surface des sols (préjudices aux racines de certaines graminées), une biomasse dense et suffisamment haute (8-10 cm) est nécessaire pour passer l’été. Elle sera efficace pour la prairie, même si une partie semble sécher !

Si la rentrée en bâtiment en période estivale n’est pas envisageable (charge de travail, bâtiments inadaptés, …), l’aménagement d’une parcelle « parking » peut s’avérer très intéressant. Il convient de garantir une zone d’alimentation propre, un d’abreuvement sécurisé (offre en eau propre, renouvelée) et un ombrage pour assurer un minimum de confort aux animaux. Cette parcelle « parking » peut être un fragment de prairie permanente, une parcelle peu exploitée/permanente de faible potentiel ; des chaumes de céréales ; des prairies temporaires remises en rotation à l’automne 2025.

Le repos estival des prairies de pâturage peut s’accompagner du pâturage de dérobées fourragères. Ces dérobées permettent d’offrir un fourrage appétent, en petites quantités, stimulant l’appétit et de bonnes valeurs alimentaires, en complément de fourrages à l’auge ou en affouragement.